Vishnugupta Chânakya

Définition

Joshua J. Mark
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 22 juin 2020
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Disponible dans ces autres langues: anglais
Kautilya (by Unknown, CC BY-NC-SA)
Vishnugupta Chânakya alias Kautilya
Unknown (CC BY-NC-SA)

Vishnugupta Chânakya (c. 350-275 av. J.-C., également connu sous le nom de Kautilya) était premier ministre sous le règne de Chandragupta Maurya (r. d'environ 321 à environ 297 av. J.-C.), fondateur de l'empire maurya (322-185 av. J.-C.). Il est surtout connu comme l'auteur du traité politique Arthashâstra, qu'il écrivit comme un manuel d'instruction pour le jeune Chandragupta sur la façon de gouverner efficacement.

Les événements de sa vie ne sont connus que par des légendes issues de diverses traditions; aucun document historique n'a survécu sur lui ou sur son rôle dans l'établissement de l'empire maurya. Selon une tradition, il aurait servi de conseiller au dernier roi de la dynastie Nanda (vers le Ve siècle à 322 av. J.-C.), Dhana Nanda (r. de 329 à 322/321 av. J.-C.), qui régnait sur le royaume de Magadha. Selon une autre version, il s'agissait d'un érudit védique de l'université de Taxila qui se rendit à la cour de Dhana Nanda où il fut insulté lors d'une cérémonie d'aumône et qui, après cet événement, se consacra à la destitution du roi.

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Il tenta d'abord d'enrôler le fils du roi, Pabbata, dans sa cause et aurait également approché d'autres personnes avant de réduire ses candidats les plus probables à Pabbata et à un jeune homme qui était soit un membre mineur de la maison noble, soit un roturier, Chandragupta. Après avoir testé les deux jeunes gens, Chandragupta s'avéra le plus ingénieux et Chânakya concentra ses efforts sur la formation du futur roi pendant les sept à neuf années suivantes. Une fois sa formation achevée, Chandragupta renversa Dhana Nanda et prit le contrôle de Magadha.

Chânakya était un érudit brahmane de l'université de Taxila qui arriva à la cour de Dhana nanda pour une cérémonie d'aumône.

L'Arthashâstra est considéré comme le manuel de formation de Chanakya, qui permit à Chandragupta de passer du statut de citoyen à celui de monarque. Les préceptes de l'Arthashâstra non seulement permirent à Chandragupta de s'emparer du pouvoir, mais aussi de le conserver, en le transmettant à son fils Bindusâra (r. de 297 à environ 273 av. J.-C.), puis à son petit-fils Ashoka le Grand (alias Aśoka, r. de 268 à 232 av. J.-C.), dont le succès initial peut également être attribué à l'Arthashâstra , jusqu'à ce qu'il ne soit désillusionné par la guerre et ne se convertisse au bouddhisme. L'Arthashâstra s'inspire de l'école philosophique de Chârvâka (développée vers 600 av. J.-C.), qui rejette l'explication surnaturelle des phénomènes en faveur d'une vision du monde entièrement matérialiste. La nature pratique de l'Arthashâstra n'aurait probablement jamais pu se développer sans les fondements de Chârvâka.

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L'Arthashâstra continua à exercer une influence considérable après le règne d'Ashoka, mais il disparut par la suite et fut considéré comme perdu jusqu'à ce qu'il ne soit découvert en 1905 par l'érudit sanskrit Rudrapatna Shamasastry (1868-1944). Shamasastry publia l'ouvrage en 1909, puis le traduisit en anglais et publia cette version en 1915, ce qui lui valut une plus grande attention.

Statue of Mauryan Emperor Chandragupta
Statue de l'empereur maurya Chandragupta
आशीष भटनागर (CC BY-NC-SA)

Depuis lors, l'ouvrage continue d'être étudié comme l'une des plus grandes œuvres de science politique jamais écrites, souvent comparée au Prince de Niccolò Machiavelli (alias Nicolas Machiavel, 1469-1527), dont le traité sur la façon dont un prince de la Renaissance devrait se comporter est devenu aussi influent dans la science politique européenne que l'Arthashâstra l'avait été en Inde plus de 1 500 ans auparavant. Le message central du Prince, à savoir qu'un véritable dirigeant est celui qui voit ce qui doit être fait et qui est capable de le faire, indépendamment de la soi-disant morale, inspire également l'Arthashâstra. Il fut également comparé à La République de Platon et à L'art de la guerre de Sun Tzu en tant que manuel pour l'établissement et le maintien d'un État fort.

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Jeunesse et révolte

Il n'existe pas de textes historiques convenus concernant la vie et l'œuvre de Chânakya. Certains érudits ont même contesté la paternité de l'Arthashâstra. Les informations sur la vie de Chânakya, son rôle dans l'élévation de Chandragupta et la création de l'Arthashâstra proviennent de légendes que l'érudit Thomas R. Trautmann a identifiées comme suit:

  • Tradition bouddhiste - le texte du Mahavamsa
  • Tradition jaïne - le texte du Parishistaparvan
  • Tradition cachemirie - le texte du Kathasaritsagara
  • Version de Vishakhadatta - sa pièce de théâtre Mudrarakshasa

La tradition bouddhiste est la plus ancienne, mais son contenu est développé par les ouvrages ultérieurs qui ajoutent ou omettent divers détails. L'histoire de base, selon la tradition bouddhiste, présente Chanakya comme un érudit brahmane de l'université de Taxila qui arrive à la cour de Dhana Nanda pour une cérémonie d'aumône. Chânakya (dans toutes les versions de sa légende) avait des "canines" que la superstition populaire interprétait comme un signe de royauté. Lorsqu'il était jeune homme, sa mère déplorait qu'il soit destiné à régner et qu'il l'oublierait une fois devenu roi. Pour apaiser ses craintes, il se cassa les dents et fut ensuite considéré comme défiguré. Il semble également qu'il ait été boiteux et, de manière générale, de piètre apparence.

Il arrive à la cérémonie et attend avec les autres lorsque Dhana Nanda entre et l'insulte, attirant l'attention sur son apparence et demandant qu'il soit exclu de l'assemblée. Chânakya maudit le roi, qui ordonne son arrestation, puis s'enfuit dans la forêt environnante où il prépare sa vengeance. On dit qu'il connaissait une méthode de multiplication des richesses qui permettait de transformer une pièce en huit. Dans les bois, il met en œuvre cette mystérieuse technique pour créer le magot de pièces d'or dont il aurait besoin pour former une armée afin de renverser Dhana Nanda; il lui manquait cependant un homme qu'il pourrait façonner en chef pour prendre la place de Dhana Nanda.

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Chandragupta Maurya's Empire
Empire maurya de Chandragupta
Jagged85 (Public Domain)

Chânakya et Chandragupta

Son premier choix semble avoir été le fils de Dhana Nanda, Pabbata, bien que ce garçon ait pu n'être qu'un des nombreux candidats envisagés, puis le jeune Chandragupta. Selon certaines versions de l'histoire, Chandragupta appartenait également à la famille Nanda, mais pas à la lignée royale. Dans d'autres versions, il était un roturier dont la famille avait été riche, mais qui était devenu un fermier élevant des paons. Patel reconnaît la légitimité de cette dernière version:

Après avoir été insulté et mis à la porte, Chânakya va chercher un jeune fermier orphelin de dix ans appelé Chandragupta, et neuf ans plus tard, il en fait le premier empereur du plus grand empire que la région ait jamais connu. Ce n'est pas pour rien que l'on dit que la vérité est plus étrange que la fiction. (7)

La version la plus vraie n'a finalement pas d'importance car, dans les deux cas, Chânakya transforme le jeune homme en un roi puissant. Avant que cela ne se produise, cependant, il devait être sûr des caractères des deux garçons dont le destin allait changer grâce à lui. Après avoir réduit son choix à deux, il donna à Pabbata et à Chandragupta une amulette sur un fil de laine qu'ils devaient porter serrée autour du cou. Un jour, alors que Chandragupta dormait, Chânakya demanda à Pabbata d'aller dans sa chambre et d'enlever l'amulette sans rompre le fil.

Pabbata revint les mains vides et admit qu'il avait échoué. Chânakya exigea alors la même chose de Chandragupta un autre jour, alors que Pabbata dormait. Chandragupta coupa la tête de Pabbata et retourna auprès de son maître en emportant l'amulette. Chânakya avait trouvé son futur roi car, en prenant l'action la plus radicale et la plus directe pour accomplir la tâche, Chandragupta avait prouvé qu'il était capable de gouverner en reconnaissant ce qui devait être fait et en étant capable de le faire.

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Paysage politique et ascension au pouvoir

À cette époque, la région se composait de petits royaumes et de tribus dominés par l'empire Nanda du royaume de Magadha sous la direction de Dhana Nanda, mais elle fut déstabilisée par l'invasion d'Alexandre le Grand en 326 avant notre ère. À la suite de la bataille de l'Hydaspe entre Alexandre et le roi Poros de Paurava (r. d'environ 326 à 315 av. J.-C.), Poros aurait dit à Alexandre qu'il pourrait facilement renverser l'empire Nanda parce que Dhana Nanda était si impopulaire auprès du peuple et que celui-ci soutiendrait sa campagne.

Chânakya aida Chandragupta à préparer une attaque contre Magadha par des intrigues, des espionnages et des manipulations politiques visant à affaiblir l'adversaire tout en recueillant des renseignements sur ses points forts.

Selon l'historien romain Quinte-Curce (1er siècle de notre ère), les hommes d'Alexandre connaissaient Dhana Nanda sous le nom de Xandrames ou Agrammes, un roi puissant qui pouvait facilement aligner 200 000 fantassins et 20 000 cavaliers, ainsi que des chars et des éléphants de guerre. L'armée d'Alexandre, qui avait déjà subi de grandes épreuves à la suite de son passage en Inde, refusa d'affronter une armée considérée comme invincible. Ils menacèrent de se mutiner et obligèrent Alexandre à abandonner sa campagne et à retourner en Mésopotamie.

Selon la légende, Chandragupta rencontra Alexandre à cette époque et lui demanda l'autorisation de servir dans son armée. Selon Plutarque (c. 46-120 de notre ère), la rencontre ne se passa pas bien et Chandragupta s'enfuit du camp d'Alexandre, craignant pour sa vie. Bien que cela soit possible, il est plus probable que, encouragé par Chânakya, Chandragupta ait offert ses services à Dhana Nanda et ait peut-être servi dans son armée afin d'acquérir une expérience militaire.

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Chânakya aurait passé entre sept et neuf ans à former Chandragupta, des leçons qui ont dû inclure une certaine forme de service militaire, puis il dirigea son protégé vers la région nord-ouest de l'Inde que l'armée d'Alexandre avait déstabilisée avant de partir. Chandragupta vainquit facilement les petits royaumes et les tribus qui avaient déjà été battus par Alexandre et établit une base à partir de laquelle il lança son assaut sur le Magadha. Chânakya participa à la préparation de l'attaque par le biais d'intrigues, d'espionnages et de manipulations politiques afin d'affaiblir l'adversaire tout en recueillant des renseignements sur ses points forts. Chandragupta échoua dans sa première tentative mais, en 321 avant notre ère, il déposa et tua Dhana Nanda et prit le pouvoir.

Chârvâka et l'Arthashâstra

Une fois Chandragupta installé au pouvoir, Chânakya devint son premier ministre. Il est possible qu'il ait composé l'Arthashâstra peu de temps après, mais toute affirmation concernant une date précise de composition est spéculative. Ce qui est clair, cependant, c'est que l'œuvre n'aurait pas pu être écrite sans l'école philosophique de Chârvâka qui établit le type de paysage intellectuel qui le permit.

Mauryan Ringstone
Anneau de pierre maurya
World Imaging (CC BY-NC-SA)

Chârvâka rejetait les interprétations religieuses de l'existence au profit du matérialisme, exposant sa vision à travers six grands principes :

  • La perception directe est le seul moyen d'établir et d'accepter toute vérité
  • Ce qui ne peut être perçu et compris par les sens n'existe pas.
  • Tout ce qui existe, ce sont les éléments observables que sont l'air, la terre, le feu et l'eau.
  • Le bien ultime dans la vie est le plaisir; le seul mal est la douleur.
  • La recherche du plaisir et l'évitement de la douleur sont les seuls buts de l'existence humaine.
  • La religion est une invention des forts et des intelligents qui s'attaquent aux faibles.

Le fondateur serait un réformateur nommé Brihaspati (vers 600 av. J.-C.) qui semble s'être opposé au pouvoir de la classe sacerdotale et à l'emprise qu'elle exerçait sur le peuple, en particulier sur les classes inférieures. Il aurait composé un texte sur sa philosophie, le Bārhaspatya-sūtra, qui a été perdu depuis longtemps et tout ce que l'on sait de cette philosophie provient de textes hindous, jaïns et bouddhistes ultérieurs qui réfutent les affirmations de Brihaspati.

Chârvâka rejeta complètement les textes religieux hindous connus sous le nom de Vedas, que les orthodoxes considéraient comme les paroles de Brahman, créateur de l'univers, et de l'Univers lui-même. Les écoles religieuses et philosophiques qui acceptaient les Védas étaient connues sous le nom d'astika ("il existe"), tandis que celles qui rejetaient la vision védique étaient connues sous le nom de nastika ("il n'existe pas"). Le jaïnisme et le bouddhisme sont tous deux considérés comme des écoles de pensée nastika, mais Chârvâka, également nastika, poussa le concept plus loin en niant toute existence ou autorité surnaturelle.

Bien qu'il ne soit jamais devenu une école de pensée largement acceptée, le Chârvâka offrait la possibilité de voir le monde sous un angle non religieux et totalement pragmatique. Cette nouvelle vision allait permettre la rédaction d'ouvrages tels que l'Arthashâstra, qui mélange les écoles de pensée astika et nastika. L'e spécialiste P. Ram Manohar commente:

Le fait que l'école de pensée Astika ait dominé en Inde a conduit à l'émergence d'un système de connaissances à dominante spirituelle, bien que complété par une approche scientifique de la compréhension du monde terrestre. Parmi les écoles Nastika, le bouddhisme et le jaïnisme ont été bien codifiés et se sont développés en établissements organisés. Il convient de noter que l'école Chârvâka... ne s'est jamais imposée comme une école de pensée prédominante... Mais le système de pensée Chârvâka a exercé une influence puissante et a contribué à établir un équilibre entre les visions spirituelle et matérielle du monde. L'école Chârvâka a veillé à ce que la perspective matérialiste trouve une place légitime dans la toile décrivant la réalité. (Paranjape, 5)

Le matérialisme influence l'Arthashâstra en mettant l'accent sur le présent et sur le fait qu'un roi doit parfois faire des choix apparemment difficiles pour gouverner efficacement. Les concepts explorés dans l'Arthashâstra étaient certainement utilisés avant le règne de Chandragupta, car ils semblent avoir fait partie intégrante de son succès et ont très probablement été développés par un mélange de pensées astika et nastika. Les préceptes de Chânakya sont tous éminemment pratiques, tout en reconnaissant l'existence d'une puissance supérieure qui approuve les actions nécessaires du roi en tant que dharma (devoir) qui doit être accompli conformément à son karma (action). Patel divise l'Arthashâstra en sept grandes catégories, toutes axées sur la réussite d'un roi en matière de politique étrangère et intérieure et sur les voies qu'un monarque doit être capable et désireux d'emprunter:

  • La stratégie. Chânakya met l'accent sur la stabilité du pouvoir et les relations avec les États voisins. Une grande partie du livre est consacrée à la stratégie politique, militaire et secrète.
  • Le subterfuge. Lorsque la stratégie classique ou ouverte échoue, il existe toujours ce que Chânakya appelle des "moyens secrets". Chânakya parle des poisons et des émeutes provoquées de la même manière qu'il discute des mesures des forteresses.
  • Les espions. Ce livre traite abondamment des espions, qu'il s'agisse de courtisans ou de fous errants. Il est important de comprendre que Chânakya utilise les espions comme des collecteurs d'informations. À une autre époque, il y aurait eu d'autres moyens de le faire; à l'époque de la rédaction de l'ouvrage, le seul moyen fiable de savoir ce qui se passait n'importe où était d'envoyer des espions dans toute la culture.
  • Bureaucratie et amendes. Une grande partie du document original décrit dans les moindres détails la structure des bâtiments et des règles du gouvernement, ainsi que les infractions spécifiques et les amendes, tant civiles que pénales.
  • Protection. Un dirigeant, quel qu'il soit, doit être conscient des attaques, tant contre sa personne que contre sa position ou son royaume.
  • Vérification. Comment savoir à qui l'on peut faire confiance? C'est l'une des questions centrales de la gouvernance, à laquelle Chânakya consacre beaucoup de temps.
  • L'attaque. Comment attaquer un ennemi de manière à éviter les problèmes à long terme? Comment peut-on attaquer un ennemi plus fort ou déterminer ses véritables intentions ? (8-9)

Ces sujets, et bien d'autres, sont traités dans les 15 livres qui composent le traité de l'Arthashâstra. Chânakya guida le règne de Chandragupta selon ces préceptes et, ce faisant, créa l'un des plus grands et des plus puissants empires du monde antique.

Conclusion

Chânakya servit son roi jusqu'à ce que Chandragupta ne se convertisse au jaïnisme et n'abdique en faveur de son fils Bindusara. Selon la légende, le roi se retira alors dans la forêt pour devenir un ascète religieux et mourut à la suite d'un jeûne rituel. Chânakya, après s'être assuré que le règne de Bindusara était stable, lui laissa l'Arthashâstra comme guide et se serait également retiré dans la forêt; après avoir quitté la cour des Maurya, selon toutes les versions de sa légende, on ne sait plus rien de lui.

L'œuvre de Chânakya a suscité autant de controverses sur sa moralité - ou son absence de moralité - que Le Prince de Machiavel. Chânakya peut être considéré comme un matérialiste sans âme qui utilise tout ce qui est à son avantage pour parvenir à ses fins, ou comme un pragmatique éclairé qui reconnaît qu'il faut parfois s'engager dans des actes déplaisants pour atteindre de nobles objectifs. On ne peut nier que les préceptes de l'Arthashâstra ont permis la fondation et le maintien de l'empire maurya qui a supplanté tous les autres dans la région auparavant, et cela doit être considéré comme un point positif, comme le note Patel:

L'influence de l'empire maurya ne peut être surestimée dans l'histoire de l'Inde. Il s'agit du plus grand empire de tous les temps et il a fait découvrir le bouddhisme au monde entier. Il a créé une structure politique stable qui, bien qu'elle ait changé de mains au fil du temps, a le plus souvent conduit à une lignée continue de pensée et de développement. (13)

Qu'il soit considéré comme un héros ou comme un méchant, l'influence de Chânakya et son Arthashâstra ont rendu possible l'empire maurya, mais, en même temps, l'ouvrage prône le mépris des considérations morales au profit de l'aspect pratique et de l'opportunisme. L'Arthashâstra continue d'inciter les étudiants en politique, en religion et en philosophie à examiner le problème central que posent ses concepts et son influence: un résultat positif peut-il être considéré comme objectivement bon s'il est atteint par des moyens négatifs? Chânakya répondrait sans doute par l'affirmative, mais les chercheurs qui étudient son œuvre semblent enclins à stipuler, à nuancer, voire à s'arrêter avant d'être totalement en accord avec sa vision.

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Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Joshua J. Mark
Auteur indépendant et ex-Professeur de Philosophie à temps partiel au Marist College de New York, Joshua J. Mark a vécu en Grèce et en Allemagne, et a voyagé à travers l'Égypte. Il a enseigné l'histoire, l'écriture, la littérature et la philosophie au niveau universitaire.

Citer cette ressource

Style APA

Mark, J. J. (2020, juin 22). Vishnugupta Chânakya [Chanakya]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-12326/vishnugupta-chanakya/

Style Chicago

Mark, Joshua J.. "Vishnugupta Chânakya." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le juin 22, 2020. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-12326/vishnugupta-chanakya/.

Style MLA

Mark, Joshua J.. "Vishnugupta Chânakya." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 22 juin 2020. Web. 27 avril 2024.

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