Choi Chi-won

Définition

Mark Cartwright
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 27 octobre 2016
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Disponible dans ces autres langues: anglais
Choe Chiwon (by Chae Yong-shin, Public Domain)
Choi Chi-won
Chae Yong-shin (Public Domain)

Choi Chi-won (857-915) était un célèbre poète et érudit du royaume unifié de Silla, qui régna sur la Corée de 668 à 935 de notre ère. Choi Chi-won adopta le pseudonyme ou le nom de plume Goun (Nuage isolé) et il devint le plus célèbre érudit-officiel de sa génération, acquérant une précieuse expérience politique dans la Chine des Tang. Choi était un écrivain prolifique, mais malheureusement, seule une petite partie de ses œuvres a survécu. Ses poèmes sont les plus anciens à avoir survécu en grande quantité dans la Corée ancienne.

Jeunesse

Choi Chi-won vit le jour dans une famille raisonnablement aisée, de rang 6, dans la capitale de Silla, Gyeongju (Kyongju). Il vécut pendant les dernières décennies du royaume de Silla, avant que celui-ci ne soit remplacé par Goryeo en tant qu'État le plus puissant de Corée. Le royaume de Silla entretenait depuis longtemps des liens étroits avec la dynastie chinoise des Tang (618-907) et Choi, lorsqu'il atteignit l'âge de 12 ans, fut envoyé en Chine pour étudier, comme c'était la pratique courante à l'époque. À 18 ans, Choi obtint un poste dans l'administration provinciale des Tang après avoir réussi l'examen extrêmement difficile de la fonction publique en 874. Comme c'était également le cas à l'époque, Choi dut attendre quelques années avaent d'avoir une nomination officielle. Pendant cette période de flottement, il ne reçut aucun salaire, mais il était tenu d'accomplir des tâches subalternes de commis. Il bénéficiait toutefois du titre impressionnant qui accompagnait cette période d'attente, à savoir "Agent de service et censeur auxiliaire polyvalent".

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Choi écrivit des poèmes pendant son séjour en Chine et, en 886, un recueil fut publié en Corée et en Chine.

Un officiel Tang

Heureusement, les premières œuvres du poète attirèrent l'attention de la cour des Tang, et il finit par obtenir un poste en 879. Choi fut envoyé en tant que secrétaire de Gao Pian, un éminent fonctionnaire pendant la guerre de dix ans visant à réprimer la rébellion menée par Huang Chao. La tâche principale de Choi était de créer des affiches pour inciter le public à condamner les rebelles et à aider à leur capture. Dans cette tâche, il put prouver ses talents d'écrivain et sa capacité de persuasion. Choi écrivit également des poèmes pendant son séjour en Chine, et en 886, un recueil fut publié à la fois en Corée et en Chine. Il se lia d'amitié avec des écrivains chinois contemporains tels que Ku Yun, Lo Yin et Zhang Qiao, mais il dut supporter les difficultés liées au fait d'être un étranger dans un pays étranger, car nombre de ses poèmes de cette période traitent du chagrin, de la perte et de la solitude :

Ne me trouvez pas étrange, regardant le vent, découragé,

Il est difficile de rencontrer un ami si loin de chez soi.

(Choi Chi-won, Voir un camarade villageois partir à Shanyang)

Il produisit également une histoire sur la fondation de Balhae (Parhae), l'État mandchou, qu'il présenta à la cour Tang. Cependant, la rébellion de Huang Chao allait marquer le début de la fin de la dynastie Tang et Choi retourna dans sa Corée natale en 885 en tant qu'envoyé officiel de l'empereur Xizong.

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Retour à Silla et retraite

De retour à Silla, Choi, fort de sa précieuse expérience militaire et diplomatique, fut nommé vice-ministre de la Guerre. Il occupa également le poste de lecteur en présence et fut nommé académicien à la cour. En 893, Choi fut nommé envoyé en Chine, mais il n'y alla pas car de dangereuses rébellions s'étaient propagées dans le royaume, ce qui l'empêchait de voyager en toute sécurité. En 894, il présenta un mémorial à la reine de Silla, Jinseong (r. de 887 à 898), dans lequel il formulait une série de réformes administratives, sa "recommandation politique en dix points", mais celle-ci fut rejetée. Le royaume de Silla, comme la dynastie Tang, s'effondrait de l'intérieur.

Choi semble alors avoir été frustré par le système rigide Kolp'um du royaume de Silla qui limitait les possibilités de promotion en raison du statut de ses parents. Peut-être avec sagesse, étant donné les problèmes rencontrés par le gouvernement pour maintenir son contrôle sur l'État, Choi se retira de la fonction publique à la capitale et prit un poste de magistrat local de la préfecture de Taesan dans la province de Chungcheong. Il quitta ensuite l'administration pour se consacrer à la poésie, passant le reste de ses jours dans le temple bouddhiste de Haeinsa, dans les montagnes de la province de Gyeongsang. Son corps fut enterré dans un temple confucéen et, en 1074, l'État lui décernant le titre honorifique de marquis de la culture brillante.

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Œuvres

Choi Chi-won écrivit un grand nombre d'essais sur de nombreux thèmes, et son œuvre témoigne d'une grande connaissance des principes confucéens, du bouddhisme, de l'administration politique et de la poésie. Choi écrivait souvent dans le style riche de la littérature Tang tardive, ce qui lui fut reproché par la suite, même si ses œuvres apparaissaient régulièrement dans des anthologies imprimées après sa mort. Il écrivait surtout en "prose parallèle", une forme d'écriture très stylisée, populaire en Chine à l'époque, où les lignes sont présentées en couplets.

Je ne fais que chanter douloureusement dans le vent d'automne,

car j'ai peu d'amis dans le vaste monde.

A la troisième montre, il pleut dehors,

A la lueur de la lampe, mon coeur s'envole à des myriades de kilomètres.

(Choe Chiwon, Une nuit de pluie d'automne)

Outre la "Recommandation de politique en dix points" pour la reine Jinseong, les autres ouvrages connus comprennent une chronologie historique, le Chewang yondaeryok, le Chungsan igwe chip, un recueil d'essais, et le Sui chon, un recueil de contes surnaturels de Silla. Outre ces quelques volumes imprimés de Choi qui nous sont parvenus, il existe plusieurs longues inscriptions faites sur la pierre. Ces dernières sont connues sous le nom d'"inscriptions des quatre montagnes" et reflètent la tradition consistant à graver les réalisations des grands hommes sur des pierres commémoratives sur les sites des temples et des stupas. Elles furent réalisées par Choi en personne et constituent, outre leur contenu historique, un témoignage important de la calligraphie coréenne. Les poèmes écrits par Choi lors de son séjour en Chine ont été rassemblés dans un recueil de 20 chapitres, Kyewon-pilgyong ("Labours à la brosse dans les jardins de cannelle"), publié en 1834.

En descendant sur le banc de sable, j'attends un bateau,

Une étendue de fumée et de vagues, un chagrin sans fin.

Seulement quand les collines seront plates et les eaux asséchées,

qu'il n'y aura plus de séparation dans le monde des hommes.

(Choe Chiwon, À la gare d'Ugang)

This content was made possible with generous support from the British Korean Society.

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Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Mark Cartwright
Mark est un auteur, chercheur, historien et éditeur à plein temps. Il s'intéresse particulièrement à l'art, à l'architecture et à la découverte des idées que toutes les civilisations peuvent nous offrir. Il est titulaire d'un Master en Philosophie politique et est le Directeur de Publication de WHE.

Citer cette ressource

Style APA

Cartwright, M. (2016, octobre 27). Choi Chi-won [Choe Chiwon]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-15370/choi-chi-won/

Style Chicago

Cartwright, Mark. "Choi Chi-won." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le octobre 27, 2016. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-15370/choi-chi-won/.

Style MLA

Cartwright, Mark. "Choi Chi-won." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 27 oct. 2016. Web. 26 avril 2024.

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